Bruno Balmokoun – Photographe touche-à-tout en Guadeloupe

Bruno Balmokoun, que ses amis appellent “2B”, a choisi d’assumer son identité pleinement, sans pseudonyme. Pour lui, la photographie n’est pas un masque, mais une extension de ce qu’il est. Sa vision est claire : un photographe ne doit pas se limiter à un style ou à une spécialité, mais être capable de tout explorer. Portrait, boudoir, nu artistique, événementiel, mariage, photographie de produits ou de paysages, il se définit comme un touche-à-tout. Sa conception n’est pas de chercher à être “bon” dans un domaine précis, mais de savoir s’adapter et de rester créatif quelle que soit la situation.
Son parcours est singulier. Ingénieur en informatique de formation, il travaillait sur le développement d’applications web, de sites internet et sur des architectures réseau. Mais un jour, en allant au travail, il décida de tout arrêter. Il ne se voyait pas passer sa vie entière derrière un bureau à programmer. Sans plan précis pour la suite, il démissionna. À la maison, un appareil photo restait inutilisé. Il s’en saisit et commença à photographier des paysages de Guadeloupe, qu’il partagea sur son compte Instagram “Pays Guadeloupe”. C’est à ce moment-là que la photographie entra réellement dans sa vie. Lors d’une sortie, une amie lui demanda de la photographier dans ce décor naturel. Les images plaisaient à son entourage, d’autres amies vinrent poser, et peu à peu l’idée d’un simple passe-temps devint une passion. Le déclic fut renforcé lorsqu’un ami photographe l’invita à l’accompagner sur un mariage pour être second photographe. Cette expérience marqua le véritable début de son aventure photographique.
Bruno ne se revendique pas d’un univers unique. Il préfère s’adapter à l’humeur et à l’énergie du modèle. Bien sûr, il apprécie particulièrement les portraits et le boudoir, mais il aime aussi photographier des bouteilles de rhum, couvrir un événement ou un mariage, ou se lancer dans un projet complexe et inattendu. Plus la proposition est originale ou difficile, plus elle l’attire. Il fonctionne par cycles : une période où il est absorbé par le portrait, une autre où il explore le nu artistique, avant de se laisser guider par d’autres envies. Ses inspirations viennent principalement de photographes russes et ukrainiens dont il admirait le style avant le conflit. Il appréciait leur façon de travailler la lumière et les poses, et cette influence lui a donné une approche singulière qui le distingue des autres. Sa gestion de la lumière est d’ailleurs ce qui revient le plus souvent dans les retours de ceux qui découvrent ses clichés.
Lors de ses séances, Bruno aime créer des ambiances particulières, parfois sombres, parfois lumineuses et naturelles, mais toujours porteuses d’émotions. Il veut que ses photos intriguent, qu’elles fassent réfléchir et suscitent des questions. Pourquoi ce geste ? Pourquoi ce regard ? À quoi pensait le modèle à ce moment précis ? Chaque cliché devient le point de départ de mille histoires possibles, sans jamais révéler la vérité. Cette recherche d’authenticité repose sur une valeur fondamentale : la confiance. Sans elle, un modèle ne pourra jamais se livrer pleinement ni donner l’intensité nécessaire au regard. La complicité ne peut pas exister avec tout le monde, mais la confiance se construit avant même le shooting ou dès les premières images.
Il se souvient d’un moment marquant avec Kaly. Lors de leur premier shooting, il lui demanda de lui offrir un regard hautain. Ne sachant pas comment faire, elle se mit à rire, entraînant un fou rire partagé. Ce moment spontané créa un lien qui ne s’est jamais brisé. Depuis, Kaly est devenue sa muse et ils continuent à explorer ensemble de nombreuses idées, toujours dans une atmosphère de confiance et de créativité.
Bruno n’a pas de modèles “préférés”. Il fonctionne au feeling. Si la connexion est là, il peut travailler cinquante fois avec la même personne et toujours la réinventer. Au fil du temps, il a constitué une équipe de modèles réguliers, mais sa porte reste ouverte à toute nouvelle collaboration. Il suffit de lui écrire, de proposer un projet, et s’il ressent l’envie et la curiosité, il n’hésite pas à se lancer.
Être photographe est aussi une exigence matérielle. Le coût de l’équipement est une difficulté qu’il connaît bien. Il a partagé sur ses réseaux une note d’achat dépassant les 30 000 euros, une somme qui reflète à la fois sa passion et son investissement. Ses images, pourtant, ne se réduisent pas à la technique. Elles portent des messages, souvent enrichis par les histoires qu’il ajoute sous ses publications sur Instagram. Ces récits sont inspirés de la vie quotidienne ou des confidences recueillies lors des séances. Ils donnent à ses photos une profondeur supplémentaire. À travers eux, Bruno cherche à transmettre une valeur qui lui est chère : l’écoute.
Ses projets à venir, il préfère les garder pour lui tant qu’ils ne sont pas réalisés. Il a appris que les annoncer trop tôt pouvait inciter d’autres à les concrétiser avant lui. Mais son univers est déjà largement accessible. On le retrouve sur son site officiel www.brunobalmokoun.com, mais aussi sur TikTok, Facebook, 500px, Behance, X et MYM.
De l’ingénierie à la photographie, son parcours illustre qu’un changement radical peut ouvrir les portes d’un univers inattendu. Bruno Balmokoun, alias 2B, s’est construit une place à part en refusant les étiquettes et en plaçant la lumière et la confiance au cœur de son art.
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